Les abeilles produisent du miel de toute façon, non?

Les abeilles produisent naturellement du miel, mais elles le font pour répondre à leurs propres besoins, pas parce qu’elles se préoccupent de ce que les humains mettent sur leurs tartines.

Honey bee perched on flower
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Les abeilles travaillent d’arrache-pied pour produire ce miel : elles localisent et collectent le nectar, le régurgitent, l’éventent avec leurs ailes pour le déshydrater et ainsi le concentrer et le conserver, puis le stockent sous forme de miel au sein de la ruche. Pour produire à peine un demi-kilo de miel, les abeilles doivent récolter le nectar de cinq millions de fleurs. C’est ce miel qui permet de nourrir la ruche pendant les mois d’hiver.

En apiculture, le miel ainsi que d’autres produits de la ruche, tels que la gelée royale, le pollen et la cire, sont retirés aux abeilles et vendus pour la consommation humaine. Le miel est remplacé par une solution d’eau sucrée qui ne permet ni de répondre aux besoins nutritifs des abeilles ni de protéger leur système immunitaire. Cela, ajouté à l’exposition aux pesticides et au Varroa destructor (une espèce d’acariens parasites introduite par accident alors que des généticien•nes tentaient de rendre les abeilles plus productives en miel), prédit un avenir difficile aux abeilles.

QUEL EST L’IMPACT DE L’ÉLEVAGE SUR LES ABEILLES ?

Dans les exploitations commerciales de miel, les abeilles ne peuvent pas exprimer leurs comportements naturels. Hors élevage, les abeilles essaiment pour se reproduire (c’est-à-dire qu’elles quittent leur ancienne ruche), ce qui favorise la diversité génétique au sein de la population. En apiculture conventionnelle, on empêche parfois ce processus en coupant les ailes de la reine. Il arrive également que la reine soit tuée pour être remplacée par une autre, plus jeune et fertile. Sans un réservoir génétique solide, les abeilles se reproduisent entre elles, ce qui compromet plus encore leur capacité à faire face aux acariens, aux pesticides et aux autres difficultés auxquelles elles sont confrontées.

Dans certaines exploitations, on va même jusqu’à éliminer les colonies après la récolte du miel, car cela revient moins cher que de nourrir les abeilles pendant les mois d’hiver. Bien sûr, elles n’auraient pas besoin d’être nourries si on ne leur avait pas volé leur miel.

Toutes ces raisons peuvent contribuer à expliquer pourquoi les abeilles connaissent un grave déclin et pourquoi des colonies entières s’effondrent. Elles expliquent aussi pourquoi les vegan choisissent de ne pas consommer de miel.

ACHETER DU MIEL N’AIDE PAS LES ABEILLES

Mais il existe d’autres moyens de soutenir ces insectes ! Il est par exemple possible de faire pousser dans nos jardins ou nos espaces extérieurs des plantes qui leur sont favorables, telles que:

  • La scabieuse
  • La vipérine commune
  • La bourrache
  • Les digitales
  • La lavande
  • La lobélie
  • La cataire
  • La ciboulette
  • L’échinacée
  • L’hysope
  • L’eupatoire chanvrine
  • La marguerite
  • La marjolaine sauvage (origan)
  • Le thym

Ne pas utiliser de produits chimiques dans votre jardin, acheter des légumes bios autant que possible et mettre des lieux de nidification à leur disposition sont autant d’autres moyens d’aider les abeilles. Les hôtels à abeilles sont très jolis, mais il n’est même pas nécessaire de dépenser de l’argent. Plusieurs espèces d’abeilles nichent sous terre, sous des hangars ou même dans des tas de compost. D’autres nichent dans les arbres ou les vieux poteaux de clôture… Laissez simplement ces recoins à disposition des abeilles sauvages.

Enfin, l’une des meilleures choses que nous pouvons faire pour aider les abeilles est de laisser nos jardins aussi naturels que possible. On a tout à y gagner : ça demande moins d’entretien et c’est bénéfique pour la faune sauvage !

Relevez le défi Veganuary !

Veganuary, le plus grand mouvement vegan au monde, encourage les gens à manger vegan pendant le mois de janvier et tout le reste de l’année.