Notre rapport à la nourriture est souvent un peu chamboulé quand on décide de devenir vegan.
On a tous ce sentiment étrange quand on se rend compte qu’on ne sait souvent pas ce qui se trouve vraiment dans les produits que l’on mange. On se met alors à douter de tout, même des aliments les plus évidents, et notre supermarché nous apparaît soudain comme un territoire méconnu.
Mais pas de panique, ce n’est pas sorcier. D’ici une semaine ou deux, vous aurez atteint le niveau expert en lecture d’étiquette, et dans un mois même pas vous saurez carrément déchiffrer les étiquettes en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Veganuary » ! C’est pas la classe comme super-pouvoir, ça ?
Voici quelques conseils pour vous aider à faire vos courses avec assurance. Mais il y a un petit principe à retenir : « En cas de doute, n’en fais pas ton casse-croûte ! »
1. Est-ce marqué « vegan » sur l’emballage ?
Il n’a jamais été aussi facile de manger vegan ! On trouve de plus en plus d’options, et de nombreuses entreprises nous facilitent la vie en affichant un logo vegan sur leurs packagings. Mais tous les produits vegan ne sont pas forcément estampillés. Alors si quelque chose vous semble vegan, mais que ce n’est pas spécifié sur l’emballage, passez au point 2.
2. Est-ce marqué « végétarien » sur l’emballage ?
Quand un produit est végétarien, cela figure souvent sur l’emballage : on vous conseille donc de commencer par chercher cette indication. Vous pourrez ensuite consulter la liste des ingrédients.
Les entreprises sont juridiquement contraintes de signaler les allergènes contenus dans leurs produits. Ceux-ci apparaissent généralement en gras dans la liste des ingrédients ou sont indiqués séparément juste en dessous. Si un allergène non vegan figure dans la liste (œufs, lait, lactosérum et caséine le plus souvent), alors ce produit n’est pas vegan. Si en revanche aucun n’apparaît sur l’étiquette d’un produit végétarien, il est alors probable qu’il soit aussi vegan. Regardez la liste des ingrédients d’un peu plus près pour vous en assurer.
3. Ingrédients non vegan les plus courants
- Est-ce que l’un de ces ingrédients figure sur l’étiquette ?
- Caséine : protéine issue du lait.
- Lactose : glucide issu du lait (à ne pas confondre avec l’acide lactique, qui est presque toujours vegan).
- Lactosérum : issu du lait. On en trouve dans de nombreux produits, notamment les chips, le pain et les produits de boulangerie.
- Collagène : issu de la peau, des os et des tissus conjonctifs d’animaux (vaches, poules, cochons et poissons) : souvent utilisé en cosmétiques.
- Élastine : on en trouve dans les ligaments du cou et l’aorte des vaches ; similaire au collagène.
- Kératine : issu de la peau, des os et des tissus conjonctifs d’animaux (vaches, poules, cochons et poissons).
- Gélatine : obtenue en faisant bouillir la peau, les tendons, les ligaments et/ou les os d’animaux (en général de vaches ou de cochons). Utilisée dans la gelée, les bonbons mous, les gâteaux et les vitamines (dans l’enrobage ou les capsules).
- Aspic : alternative industrielle à la gélatine confectionnée à partir de bouillon clarifié (à base de viande, de poisson ou de légumes) et de gélatine.
- Saindoux/suif : graisse animale.
- Gomme-laque ou shellac : obtenue à partir de la sécrétion d’un insecte, Kerria lacca.
- Miel : nourriture des abeilles, produite par les abeilles.
- Propolis : utilisée par les abeilles dans la construction de leurs ruches.
- Gelée royale : sécrétée par certaines glandes des abeilles mellifères.
- Vitamine D3 : issue d’huile de foie de poisson, utilisée dans des crèmes, des lotions et d’autres produits cosmétiques.
- Albumen/albumine : issu des œufs (en général).
- Ichtyocolle : substance obtenue à partir de vessies natatoires de poissons séchées, utilisée principalement pour la clarification du vin et de la bière.
- Huile de poisson : présente dans des produits cosmétiques ou vendue comme complément alimentaire (huile de foie de morue).
- Pepsine : issue de l’estomac des cochons ; agent coagulant utilisé dans des vitamines.
Nous avons seulement listé les ingrédients que les participants au défi Veganuary sont les plus susceptibles de ne pas connaître.
- Les additifs alimentaires (EXXX)
En Europe, les additifs alimentaires doivent figurer dans la liste des ingrédients. Ils apparaissent en général sous la forme EXXX (ou XXX est un nombre). E120, par exemple, est un colorant alimentaire obtenu à partir d’insectes broyés. Miam. Heureusement, il existe une liste qui répertorie ces additifs et précise s’ils sont vegan.
4. L’indication « Peut contenir… »
Si le produit que vous avez sous les yeux semble vegan, une formulation du type « Peut contenir du lait » ou « des traces de lait » a de quoi déconcerter. Il est vegan ou pas ?
En France, les fabricants doivent indiquer si un produit est fabriqué dans une usine où des allergènes sont présents. Comme de nombreux allergènes sont d’origine animale, on retrouve fréquemment ce type de mise en garde à propos du lait, des œufs et même des crustacés sur l’étiquette de produits qui semblent par ailleurs vegan. Ne vous inquiétez pas : ce produit est bien vegan. Cette mention est une obligation légale : elle ne veut pas dire qu’un produit contient des ingrédients d’origine animale.
5. Quelques mentions auxquelles faire attention
• La mention « sans lactose » ne veut pas dire qu’un produit est vegan. Ce n’est d’ailleurs le plus souvent pas le cas. Lisez bien l’étiquette.
• Glycérine/glycérol, acide lactique, mono et diglycérides, acide stéarique : tous peuvent provenir de graisses animales, mais ils peuvent aussi être vegan. S’ils sont d’origine végétale cela devrait être précisé sur l’étiquette.
6. Contacter le fabricant
Si vous avez suivi tous les points de la liste et que vous avez encore des doutes, contactez le fabricant. Un conseil : soyez précis. Si vous demandez simplement « est-ce vegan ? », on vous répondra bien souvent que non, par sécurité. Vous pouvez plutôt formuler votre question ainsi : « J’ai remarqué que ce produit n’est pas indiqué comme étant vegan, cependant je n’ai rien vu dans la liste des ingrédients qui indique qu’il ne l’est pas. Pourriez-vous s’il vous plaît m’indiquer si quelque chose fait qu’il ne convient pas à une consommation vegan, tel qu’une contamination croisée lors de la fabrication ou des ingrédients impliquant des produits d’origine animale ? » Vous avez alors plus de chances de recevoir une réponse détaillée.
Un petit coup de pouce
Il existe des applications pour smartphone qui vous aident à identifier si un produit est vegan ou non : il suffit de scanner le code-barres. C’est par exemple le cas de Open Food Facts, à télécharger sur l’App Store ou sur Google Play.